Choisis bien ton papa !

Publié le 17 Mai 2022

Dans son ouvrage Le Bébé est un Mammifère, Michel Odent intitule un des ses chapitres "Choisis bien ta maman". Il recommande au bébé une grand-mère qui a allaité, et une mère qui "a été en mesure de mettre au monde sans médicaments et sans interventions".

Il est indéniable que Michel Odent soit féministe. Cependant, de mon expérience, pour que la maman tienne la route, il aide beaucoup qu'elle soit bien entourée. Le papa a un rôle majeur à jouer, aussi bien auprès de l'enfant que de la mère. Voici donc mes propres recommandations à l'intention du bébé, concernant le choix de son papa :

 

1. Choisis un papa qui t'aime dès ta conception, qui prend soin de ta maman, lui évite de fortes émotions, masse ses jambes alourdies, ses hanches fatiguées. Un papa qui accompagne ta maman dans son nouveau régime alimentaire et arrête avec elle de fumer s'il est trop difficile pour elle d'être tentée.

2. Choisis un papa qui respecte et accompagne le choix d'enfantement de ta maman, qui va le défendre contre d'éventuelles personnes manquant de bienveillance et qui ne sauront pas rester à leur place.

3. Choisis un papa qui s'intéresse à ce qui est le mieux pour toi, qui se documente sur la physiologie. Un papa qui va encourager ta maman à faire de son mieux pour toi, à écouter son instinct maternel. Choisis un papa qui va comprendre que tu auras besoin de toute l'attention de ta maman les premiers mois voire les premières années, que tu auras besoin de dormir contre elle chaque nuit.

4. Choisis un papa qui s'applique à tisser une relation avec toi, qui sera conscient de la préciosité de tous ces instants partagés.

5. Choisis un papa qui partage les tâches et la charge mentale. Un papa qui reconnaît que t'allaiter jour et nuit, te porter constamment, est déjà beaucoup de travail de la part de ta maman. Choisis un papa qui saura la remercier pour cela et pour chaque chose qu'elle parviendra à faire en plus.

6. Choisis un papa qui dit chaque jour à ta maman qu'elle est belle. Qui saura lui faire comprendre qu'il la désire chaque jour, sans lui faire sentir qu'il est en manque et qu'elle n'est pas à la hauteur dans son rôle de femme.

 

Il est aussi important que la maman soit féministe elle-même : qu'elle s'aime et s'accorde de la valeur. Qu'ele ne se repose pas (intégralement) sur les "experts" pour écouter son instinct, et qu'elle ne remette pas les choix familiaux entre les mains du père. J'ai déjà entendu des pères se vanter que la mère faisait dormir bébé dans le lit conjugal, et que rapidement ils avaient exigé que le bébé reste à pleurer dans sa chambre, et que la mère, bien sûr, avait obtempéré. Des "patriarches" foulant ainsi du pied les besoins physiologiques du bébé et l'instinct maternel. Je recommande donc également aux futures mères de bien choisir le père de leur enfant...

La paternité à travers le monde, à part quelques exceptions (pygmées, brahmanes), semble être presque partout la même. Je pense au Bengladesh où Muhammad Yunus, fondateur de la Graamen Bank, a préféré dès le début prêter de l'argent aux femmes, car il les estimait beaucoup plus aptes que les hommes à l'utiliser pour le bien-être de l'ensemble de la famille. Certes les temps et les moeurs commencent à changer en occident ; les pères veulent davantage s'impliquer mais beaucoup sont encore très maladroits et peinent à trouver leur place. Ils n'y sont d'ailleurs pas beaucoup aidés, en atteste par exemple l'absence de lit pour le conjoint dans les maternités. Les hommes prennent finalement le rôle de père par défaut : celui qu'ils connaissent, celui que leur père a eu auprès d'eux. 

À mes yeux, il est important de former les pères à la paternité, pour qu'ils s'investissent dès la grossesse voire même avant. On parle beaucoup de maternage proximal, mais on devrait encourager les pères à un paternage proximal également. Je pense que les mères ont un vrai rôle à jouer ici  avec le père de leur(s) enfant(s). Et aussi avec leur(s) fils : en les encourageant à prendre soin des enfants plus petits, en les laissant jouer à la poupée...

Quand les pères s'investiront autant que les mères auprès des bébés, tout le monde y sera gagnant, et les moments de bonheur en famille décuplés.

 

(photo de couverture : Pixabay)

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